Glucomètre ou SCG : quelle technologie choisir ?
Il existe deux technologies pour faire l’autosurveillance de son taux de glucose : la mesure dans le sang avec un glucomètre ou dans le liquide interstitiel avec un système de surveillance continue du glucose (SCG). Quelle technologie choisir ?
La méthode traditionnelle : les glucomètres
Les glucomètres sont utilisés depuis les années 1980. Il en existe plusieurs sur le marché, mais ils fonctionnent tous de la même façon. Il faut insérer une bandelette réactive dans l’appareil, puis piquer le bout d’un doigt avec un autopiqueur pour obtenir une goutte de sang. On dépose ensuite la goutte de sang sur la bandelette réactive. En quelques secondes, le glucose présent dans le sang réagit avec un produit chimique dans la bandelette et l’appareil affiche le résultat.
Avec les années, les glucomètres ont évolué. Ils sont maintenant plus petits et faciles à utiliser. Ils gardent en mémoire plusieurs résultats et donnent des tendances glycémiques. Certains peuvent être jumelés avec un téléphone intelligent via une application, ce qui permet d’ajouter des notes pour mettre en contexte les résultats et ainsi faciliter leur interprétation ultérieure. Il est possible de produire des rapports pour interpréter les résultats avec la majorité des glucomètres. Cependant, la quantité de données est plutôt limitée puisque l’utilisateur ne mesure sa glycémie que quelques fois par jour.
La nouvelle venue : la SCG
La surveillance continue du glucose (SCG) est apparue au début des années 2000. Il en existe deux types présentement :
- la surveillance continue du glucose par balayage intermittent (SCGbi) et
- la surveillance continue du glucose en temps réel (SCGtr).
Les deux types de SCG utilisent un capteur fixé à la surface de la peau pour mesurer le taux de glucose dans le liquide interstitiel. Un applicateur permet de fixer le capteur sur la peau du bras ou de l’abdomen, selon l’appareil, et d’insérer le très petit filament qu’il contient à travers la peau pour qu’il puisse baigner dans le liquide interstitiel. On laisse le capteur en place pendant 10 ou 14 jours, selon l’appareil, ce qui lui permet de mesurer en continu, 24 h sur 24, le taux de glucose dans le liquide interstitiel. Le capteur enregistre les données qui pourront ensuite être transmises à un récepteur, où la personne pourra lire son taux de glucose.
Quelle est la différence entre la SCGbi et la SCGtr?
Avec la SCGbi, le capteur n’est pas un émetteur. Il ne peut donc pas transmettre automatiquement les résultats au récepteur. La personne doit placer le récepteur juste au-dessus du capteur (on dit aussi balayer ou scanner le capteur) pour lire les résultats enregistrés dans le capteur. Le capteur peut enregistrer jusqu’à un maximum de 8 heures de données. Il est donc essentiel de balayer le capteur au moins une fois toutes les 8 heures pour ne pas perdre de données. Le récepteur peut être un téléphone intelligent ou un glucomètre compatible.
La SCGtr transmet les données automatiquement au récepteur sans intervention de l’utilisateur puisque le capteur est associé à un émetteur. On utilise généralement un téléphone intelligent comme récepteur, mais il est aussi possible de se procurer un récepteur auprès du fabricant.
Quels sont les avantages de la SCG par rapport à un glucomètre traditionnel ?
Avec un glucomètre, chaque résultat ne donne qu’un portrait du taux de glucose (glycémie) à un moment précis de la journée. Même si la glycémie est normale au moment de la mesure, rien n’indique qu’elle peut être trop haute ou trop basse à d’autres moments de la journée.
La SCG (par balayage intermittent et en temps réel) donne un portrait beaucoup plus détaillé de la variation du taux de glucose puisqu’elle permet de mesurer le taux de glucose en continu toute la journée. Les rapports produits par ces appareils affichent les résultats sous forme de courbes qui permettent de visualiser comment le taux de glucose varie au cours de la journée. Ces courbes sont très utiles pour mieux comprendre l’impact de la médication et de nombreux facteurs comme la nourriture ou l’activité physique sur le taux de glucose. Il est alors plus facile de prendre des décisions pour améliorer le traitement ou les habitudes de vie lorsque c’est nécessaire.
Les systèmes de SCG peuvent émettre des alertes quand le taux de sucre est trop bas ou s’il chute rapidement et qu’il y a un risque de faire une hypoglycémie si rien n’est fait pour corriger la situation. Ces alertes permettent d’apporter des correctifs rapidement pour éviter des complications. Les glucomètres ne servent qu’à vérifier la glycémie au moment de la lecture.
Qui a besoin de surveiller son taux de glucose?
Toutes les personnes qui souffrent de diabète devraient surveiller périodiquement leur taux de glucose pour s’assurer que leur traitement est bien adapté afin de parvenir à une maîtrise satisfaisante de la maladie et de diminuer le risque de complications. La fréquence de vérification varie beaucoup selon le type de diabète et le traitement. Ainsi, la plupart des personnes atteintes de diabète de type 2 qui ont un risque faible de faire des hypoglycémies (taux trop bas de sucre dans le sang) n’ont pas besoin de mesurer leur taux de glucose chaque jour. En comparaison, les personnes atteintes de diabète de type 1 qui s’injectent de l’insuline 3 ou 4 fois par jour doivent mesurer leur taux de glucose plusieurs fois chaque jour.
D’autres personnes pourraient aussi se voir conseiller par leur professionnel de la santé de surveiller leur taux de glucose, notamment celles qui font souvent de l’hypoglycémie (taux de glucose trop bas), qui sont enceintes, ou qui prennent des médicaments qui peuvent affecter la maîtrise du métabolisme du glucose.
Comment choisir le système qui me convient?
La SCG est principalement recommandée pour les personnes qui doivent vérifier leur taux de glucose plusieurs fois par jour parce qu’elles s’injectent de l’insuline. Comme ces appareils sont coûteux, les régimes provinciaux d’assurances ne les couvrent que pour certaines personnes qui répondent à des critères stricts. La couverture de ces appareils par les assureurs privés varie d’un régime à l’autre. Consultez votre assureur ou votre pharmacien pour en savoir plus.
Pour les personnes atteintes de diabète qui ne s’injectent pas d’insuline, les glucomètres traditionnels sont l’option privilégiée. Le choix de l’appareil tiendra alors compte des fonctionnalités (p. ex. types de rapports, langue d’affichage, connexion à un téléphone intelligent) et de la facilité d’utilisation (p. ex. grosseur et éclairage de l’écran, facilité à manipuler les bandelettes). Votre pharmacien pourra vous aider à choisir l’appareil qui répond le mieux à vos besoins. L’achat de bandelettes est généralement couvert par les régimes d’assurances-médicament avec certaines restrictions selon le type de traitement.
Vous avez des questions sur la surveillance du glucose? Consultez votre pharmacien. Il saura répondre à vos questions !
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