Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)
Nous avons tous parfois de la difficulté à nous concentrer, à rester immobiles ou à contrôler nos impulsions. Or, les personnes atteintes d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) y sont confrontées chaque jour.De quoi s’agit-il?
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental (c.-à-d. lié au développement du cerveau et du système nerveux) qui touche 5 à 9 % des enfants et 3 à 5 % des adultes.
Ce trouble serait causé par un déséquilibre des messagers chimiques dans le cerveau qui sont responsables des fonctions de l’attention, de l’impulsivité, de la mémoire, de la motivation, de la concentration et de la vigilance. Les personnes atteintes du TDAH éprouvent donc des difficultés dans ces différentes sphères.
Il existe 3 formes de TDAH.
- TDAH principalement inattentif, qui touche plus souvent les filles que les garçons
- TDAH principalement hyperactif-impulsif, qui est très rare
- TDAH mixte : la forme la plus fréquente qui combine à la fois des symptômes de déficit de l’attention, d’impulsivité et d’hyperactivité.
Il est important de noter que le TDAH n’est pas un handicap ni une forme d’autisme et n’affecte pas les capacités intellectuelles. Toutefois, les personnes qui en souffrent ont souvent des difficultés scolaires ou au travail et sont plus à risque d’abandonner leurs études avant d’obtenir leur diplôme. C’est pourquoi une prise en charge précoce est importante afin de donner à la personne tous les outils nécessaires pour développer son plein potentiel.
Qui peut être atteint du TDAH?
Le TDAH peut toucher des personnes de tous les âges, de l’enfance à l’âge adulte, mais le plus souvent le diagnostic est posé chez les enfants d’âge scolaire, lorsque leurs symptômes entraînent des difficultés à l’école.
Le TDAH peut affecter les filles comme les garçons, mais les filles reçoivent souvent un diagnostic plus tardivement, à l’adolescence ou à l’âge adulte. En effet, les filles ont plus souvent une forme principalement inattentive du TDAH dont les symptômes passent plus inaperçus que les symptômes d’impulsivité ou d’hyperactivité.
Bien qu’en général les symptômes diminuent avec l’âge, on estime que près du tiers des enfants auront toujours des symptômes à l’âge adulte.
Par ailleurs, le TDAH a une composante génétique importante. Si un parent au premier degré (père, mère, frère ou sœur) a reçu un diagnostic de TDAH, il existe un risque accru que d’autres membres de la famille en soient aussi atteints. Un diagnostic de TDAH chez un enfant peut parfois mener à la découverte que l’un de ses parents en souffre aussi.
Le diagnostic de TDAH
Une évaluation menée par un professionnel de la santé qualifié est nécessaire pour poser un diagnostic de TDAH, autant chez les enfants que les adultes.
Cette évaluation inclut un bilan médical complet, y compris des tests de vision et d’audition afin d’exclure la possibilité que les symptômes soient causés par un autre problème de santé.
À l’aide de questionnaires et de rencontres, le professionnel (médecin, psychologue, neuropsychologue) cherche à identifier les symptômes afin de confirmer qu’il s’agit bien du TDAH et non d’un autre trouble (par exemple, un trouble de l’apprentissage). Il veut aussi évaluer l’impact du TDAH sur les relations sociales, l’école (ou le travail) et la qualité de vie afin de pouvoir ensuite mettre en place un plan d’action adapté aux besoins de la personne.
Pour poser un diagnostic de TDAH, il faut que les symptômes soient apparus avant l’âge de 12 ans, qu’ils soient présents depuis plus de six mois et qu’ils nuisent à la qualité de vie ou au fonctionnement dans au moins deux sphères de vie, par exemple à la maison et à l’école (ou au travail pour les adultes).
Les symptômes du TDAH
Les symptômes du TDAH sont regroupés en 3 catégories.
Symptômes d’hyperactivité
La personne :
- est très agitée, indépendamment de l’endroit ou de la situation ;
- a de la difficulté à demeurer en position assise pour une période plus ou moins longue ;
- se tortille sur son siège et bouge souvent ses mains et ses pieds ;
- parle beaucoup, même de façon excessive.
Symptômes de déficit d’attention
La personne :
- est distraite ou dans la lune ;
- perd souvent des objets ou oublie les consignes pour les tâches qu’on lui confie ;
- a de la difficulté à se concentrer sur une même chose pour une longue période de temps et a du mal à suivre les explications ou consignes ;
- passe d’une activité à une autre avant d’avoir terminé la première ;
- a de la difficulté à s’organiser, à gérer son temps et ce qu’elle doit accomplir.
Symptômes d’impulsivité
La personne :
- parle souvent excessivement et interrompt les gens ;
- répond à la question avant que l’on ait terminé de la lui poser ;
- s’impose et a de la difficulté à attendre son tour ;
- veut de l’attention et est désordonnée.
Les conséquences du TDAH
Nous savons que le TDAH a des effets négatifs sur l’enfant et son développement. L’enfant a de la difficulté à l’école et se fait difficilement des amis. Il est donc important de déceler et de traiter les troubles du déficit de l’attention le plus tôt possible, car cela permettra de diminuer les risques que l’enfant ait une piètre estime de soi ou souffre d’autres désordres psychologiques, comme l’anxiété ou la dépression. Ces problèmes peuvent conduire à des troubles d’isolement, de délinquance ou de toxicomanie.
Chez les adultes, un TDAH non diagnostiqué peut aussi avoir d’importantes conséquences sur le fonctionnement à la maison, au travail et en société. Par exemple, des études ont montré que ces adultes sont plus à risque de divorcer, qu’ils ont plus de difficulté au travail et peuvent gagner un salaire moins élevé en raison d’un manque de productivité notamment et qu’ils ont plus d’accidents de voiture et de contravention.
Il est important de savoir que le potentiel intellectuel des personnes atteintes de TDAH n’est pas différent ou inférieur à celui des autres. Les personnes atteintes d’un TDAH sont souvent très créatives et peuvent devenir des adultes fort accomplis.
Le traitement du TDAH
On ne peut pas prévenir le TDAH ni le guérir. On peut toutefois en contrôler l’évolution et en réduire les effets grâce à des interventions appropriées. Puisque le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité est souvent diagnostiqué lorsque l’enfant est à l’école, le traitement requiert la participation des parents, des professeurs et des autres professionnels ou personnes qui interagissent avec l’enfant. Il peut inclure :
- une formation pour les parents ;
- des stratégies pour améliorer le comportement de l’enfant ;
- des programmes d’éducation pour aider l’enfant à l’école ;
- des médicaments.
Thérapies non médicamenteuses
Plusieurs thérapies non médicamenteuses peuvent être utilisées pour aider à contrôler le TDAH. Il est important de viser à éliminer non seulement les symptômes du trouble, mais également toutes ses répercussions sur la vie de la personne (enfant ou adulte).
Ainsi des rencontres avec un psychologue peuvent être nécessaires afin de prendre en charge l’anxiété, la dépression ou une faible estime de soi. Le psychologue pourra également aider la personne à contrôler ses impulsions et à améliorer ses relations avec les autres.
Il existe des camps spécialisés pour les enfants atteints du TDAH. Ces camps peuvent se révéler une expérience très enrichissante pour eux et l’occasion de surmonter leur malaise social. Les adultes aussi peuvent obtenir du soutien, notamment auprès d’organismes voués à la sensibilisation au TDAH comme la CADDAC.
À l’école ou au travail
Un bon encadrement scolaire peut aider à surmonter les obstacles liés au TDAH. Des rapports quotidiens de la part du professeur permettront de suivre l’évolution de l’enfant et de vérifier si les stratégies de traitement sont adéquates.
Pour les adultes qui reçoivent un diagnostic tardif, des stratégies peuvent aussi être mises en place pour améliorer leur fonctionnement dans leur milieu de travail.
Médicaments
La médication est un outil pour atténuer les symptômes, mais n’est jamais utilisée seule. Le traitement doit combiner la médication et un encadrement psychosocial.
Les médicaments les plus utilisés pour le traitement du TDAH sont les psychostimulants (à base d’amphétamines ou de méthylphénidate). Ceux-ci agissent directement sur les messagers chimiques du cerveau afin d’améliorer la capacité de concentration ou de réduire l’impulsivité.
Les psychostimulants sont efficaces chez la plupart des gens, mais ils peuvent entraîner des effets indésirables (par exemple, insomnie, perte d’appétit, perte de poids). Plusieurs stratégies peuvent être mises en place pour mitiger ces effets indésirables. Il ne faut donc pas hésiter à en discuter avec le pharmacien ou le médecin.
Des médicaments non psychostimulants (guanfacine à libération prolongée et atomoxétine) peuvent remplacer les psychostimulants ou être utilisés en association avec ceux-ci. Ils présentent des effets secondaires différents des psychostimulants et peuvent donc s’avérer une option intéressante pour certaines personnes.
Le pharmacien peut ajuster la médication de manière autonome si elle est mal tolérée ou inefficace, et même établir un plan de sevrage si la personne souhaite le cesser.
En conclusion, le déficit d’attention avec ou sans hyperactivité peut avoir des conséquences sur le développement, l’apprentissage et le fonctionnement de la personne atteinte. Cependant, avec les ressources appropriées, il est possible de réduire les effets de ce trouble et de lui permettre de s’épanouir et de s’accomplir pleinement.
En collaboration avec les autres professionnels impliqués dans le traitement du TDAH, les pharmaciens sont là pour s’assurer que le traitement médicamenteux est efficace et bien toléré. N’hésitez donc pas à faire appel à leur expertise si vous avez des questions ou des inquiétudes en lien avec la médication!
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